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Le marieur est une ancienne profession de notre province de Luxembourg, en Belgique, qui se perd de plus en plus face aux réseaux sociaux.

Autrefois, les jeunes gens qui travaillaient dans le milieu agricole, comme les faucheurs, les bergers ou les bouviers, ainsi que dans le milieu forestier, comme les bûcherons, n’avaient pas forcément le temps ou les moyens d’aller au bal pour y faire des rencontres.

La survie des familles prolétaires dépendait le plus souvent de la main d’oeuvre laborieuse qui rapportait des revenus, même les enfants de sept ans étaient chargés de s’occuper des oies ou d’aller chercher de l’eau.

La petite gardienne d’oies (Copyright https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/58/Raxstra%C3%9Fe_19.JPG).

Par conséquent, c’était souvent un ancien métayer, donc le gestionnaire d’une parcelle de terrain mise à disposition par un propriétaire afin d’en assurer l’exploitation, qui se chargeait d’organiser les rencontres.

Cet ancien métayer, dans la plupart des cas, avait une famille nombreuse qui assurait l’exploitation de sa parcelle, voire il en était devenu le propriétaire, et il connaissait beaucoup de monde dans son village au sens large, son “pays”, car il y avait travaillé comme journalier étant plus jeune.

Toute la famille travaillait sur la parcelle (Copyright https://musees-occitanie.fr/assets/uploads/images_imports/artistes/henri-loubat/les-faucheurs-la-plaine-de-cornebouc/photo.jpg).

Ayant donc le temps de se balader pendant que sa famille travaillait, parce qu’il avait réusi à trouver le moyen d’augmenter ses revenus, il parcourait le(s) village(s), à la recherche de partis intéressants pour le bien commun.

Certaines familles plus démunies exploitaient une parcelle moins riche, ou moins productive, mais elles comptaient beaucoup d’enfants.

Tout le monde travaillait pour assurer la survie de la famille (Copyright https://www.1jour1actu.com/wp-content/uploads/2018/11/enfants_premiere_guerre_mondiale_champ-1.jpg).

À l’inverse, d’autres familles mieux installées dans des parcelles plus petites, ou mieux équipées, n’avaient pas beaucoup d’enfants.

Dans les deux cas, la situation risquait d’amener des pertes de revenus pour les propriétaires, entraînant par là le risque de voir la famille exclue de la parcelle, et celle-ci confiée à une autre famile.

Le rôle du Marieur, comme le géant d’Arlon appelé le “Hellechtman” (le marieur) le rappelle bien, c’était de nouer des relations qui soient profitables, à la fois pour les familles et pour les propriétaires.

Le Hellechtman d’Arlon (Copyright https://www.arlon.be/loisirs/folklore/carnaval/carnaval/@@images/be08ac17-d636-4d0d-8286-771daed79254.jpeg).

Ces études de marché visaient donc à améliorer le rendement des parcelles, à fournir de nouvelles familles pour les parcelles encore non-exploitées, et à assurer la survie du village.

On comprend bien que l’aspect économique primait sur l’aspect sentimental, même si celui-ci pouvait jouer de temps en temps, ou venir avec le temps, ou pas.

De toute façon, les propriétaires de la noblesse ou de la bourgeoisie faisaient pareil afin d’augmenter leur patrimoine ou de monter dans l’échelle sociale.

Le Marieur pouvait parfois compter sur des alliés inattendus pendant les rencontres (Copyright https://artplastoc.blogspot.com/2012/10/133-etudes-de-lumiere-peinture.html).

Le Marieur visitait donc les familles dont il avait appris la situation, soit en discutant après la messe, soit sur la place du marché, soit au lavoir, et il proposait son aide pour placer l’un ou l’autre enfant à droite et à gauche.

Une fois l’accord des parents reçu, on présentait les futus mariés lors d’un bal le samedi ou le dimanche et, quand cela se faisait, il avait une part sur la dot de la fille, donc il avait tout intérêt à trouver de beaux partis pour tout le monde.

Lors la fête donnée pour le mariage, le Marieur pouvait entremettre d’autres futurs mariés, et réinvestir sur les bénéfices déjà acquis pour en faire fructifier de plus nombreux.

Vive les mariés, et leur rentabilité pour le Marieur ! (Copyright https://img.20mn.fr/8_qqwWpqSDm1Hiq2zGkihCk/1200x768_conge_de_mariage_quels_sont_vos_droits_1).

Le plus souvent, les mariages engendraient des enfants, les enfants devenaient de la masse laborieuse supplémentaire, et la masse laborieuse supplémentaire rapportait plus de revenus.

Cela permettait également au Marieur d’améliorer sa propre situation, car un propriétaire content pouvait donner une meilleur parcelle à l’un de ses enfants, voire un emploi de régisseur, donc de gestionnaire, ou de domestique, à un autre.

Les domestiques d’une grande maison vivaient mieux que les ouvriers agricoles (Copyright https://menagenrj.ca/wp-content/uploads/2012/12/domestiques.jpg).

Grâce à cela, les parents pouvaient espérer sortir leurs enfants de la boue des champs, et leur trouver un emploi de maison, ce qui améliorait leur comfort, et leurs revenus.

Subséquement, lorsque le Marieur se baladait dans les villages, et suivant sa réputation, tout le monde lui payait la goutte ou la pipe de tabac, et il pouvait même jouir d’un certain statut.

Ce type de profession, qui existe encore dans certains pays lointains, comme en Afrique et en Chine, exista quand même jusque les années 1950 par chez nous.

En effet, après la Première Guerre Mondiale, et un peu moins après la Deuxième Guerre Mondiale, l’état-civil n’existait plus, les familles étaient dispersées ou détruites, et beaucoup de personnes cherchèrent à se mettre en couple afin de pouvoir simplement conitnuer à subsister.

Après la guerre, les familles récupéraient ce qu’elles pouvaient dans les ruines de leur maison (Copyright https://www.1jour1actu.com/wp-content/uploads/2018/11/enfants_premiere_guerre_mondiale_vache.jpg).

Le côté sombre de l’histoire, c’est que ces mariages arrangés ne tournaient parfois pas trop bien, que les sentiments ne suivaient pas, ou ne se développaient plus.

La tristesse engendrait la frustration, et celle-ci amenait de nouvelles relations, comme avec la boisson ou de tierces personnes.

Il y a de l’eau dans le gaz … (Copyright https://fr.123rf.com/photo_90829094_b%C3%A2ton-de-dessin-anim%C3%A9-homme-et-femme-en-col%C3%A8re-les-uns-avec-les-autres.html).

On comprend mieux, sans l’excuser, comment certaines personnes en venaient à battre leur conjoint ou que leur conjoint les laissaient dormir devant l’entrée de la ferme quand il rentrait ivre mort en hiver, pour y mourir de froid.

La vie n’avait rien de drôle, et si on ne prenait pas bien le temps de connaître l’autre, c’était souvent parti pour mal tourner.

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Fabrice De Backer

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