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Donel Jack’sman > Humour > Interview

Déc 31, 2022 | France, Grand-Est, Interview, Laura Cavelius, PORTRAITS, Spectacle, spectacles | 0 commentaires

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Donel Jack’sman a proposé son spectacle « Ensemble » à Fameck.

Donel Jack’sman s’est produit sur la scène de la salle Victor Hugo de Fameck ce samedi 17 décembre 2022. Il y a présenté son spectacle « Ensemble » qui prône la bienveillance et le « Vivre ensemble ». 

Ensemble avec Donel Jack'sman

La soirée a tout d’abord débuté avec Julien Strelzyk. Cet humoriste mosellan a réchauffé l’ambiance de la salle en proposant des extraits de ses spectacles.

Il a notamment abordé les accents lorrains, les frontaliers et interprété un sketch de son One médical show intitulé « SANTÉ ! » avec lequel il tourne actuellement dans la région. 

Ensemble

A 21h, Donel Jack’sman est arrivé sur scène sous les acclamations d’un public venu en nombre. Dès les premières minutes, il s’est montré taquin avec son public en très bon stand-upper qu’il est. Dans « Ensemble », spectacle écrit avant la crise du Covid, il évoque son métier, qu’il aime. Il revient notamment sur l’affaire de Nice. Durant l’un des spectacles de sa précédente tournée, une personne du public l’avait insulté de « sale noir ». La vidéo avait rapidement fait le buzz malgré lui sur internet. Cet incident marquant est le fil conducteur de ce spectacle rythmé et dynamique. Suite à  cette affaire, il avait obtenu le soutien de tous âges, tous sexes et même de stars comme Marion Cotillard qu’il admire, d’Omar Sy, Jul et même un échange avec le président Emmanuel Macron, qu’il raconte avec beaucoup d’humour.

L’humoriste n’a pas eu peur de prendre le micro pour chantonner et remettre en mémoire « Le temps des colonies », titre un peu oublié de Michel Sardou. Cette chanson était en vogue au moment où la maman de l’humoriste est arrivée en France avec ses quatre enfants. Avec des paroles racistes et une musique dansante, qui actuellement feraient scandale, il évoque l’évolution des consciences au fil des générations. Comme il le dit, aujourd’hui « Les noirs sont à la mode » ; il suffit de regarder Kilian Mbappé, Harry Roselmack ou encore Aya Nakamura. Selon lui, tous les problèmes que notre société met en avant pour diviser : la religion, le sexe,  sont des problèmes de pauvres et  le vrai combat est économique ! 

Bienveillance et humour tout au long de la soirée

Donel Jack'sman a présenté son spectacle Ensemble

Le stand-upper évoque de multiples thématiques (relations homme/femme, racisme, …), toujours avec bienveillance et humour. Il fait prendre conscience aux gens que l’on ne prend plus le temps de s’intéresser les uns aux autres, alors que c’est ensemble que nous arrivons à surmonter les difficultés.

C’est aussi ensemble qu’il est possible de changer les mentalités et de créer un monde meilleur. Sur ces belles paroles, il a demandé à son public de dire bonjour à quelqu’un qu’il ne connaissait pas.

Ce moment a permis de créer du lien et un moment d’échange. Il s’est alors posé une question afin de savoir comment faire pour que les gens soient ensemble.

En effet, les gens ont besoin de réseaux pour avancer. Il a alors proposé de faire une chaîne de la solidarité où les gens, qui ont besoin de quelque chose, ont pu demander de l’aide à l’ensemble de l’assistance présente, car on ne sait jamais où est notre chance. 

Avec la simplicité et la bienveillance dont il a fait preuve durant le spectacle, il est immédiatement venu rejoindre son public à la fin de la soirée, afin d’échanger avec lui. 

Donel Jack’sman a eu aussi  la gentillesse de répondre à nos questions. 

Interview de Donel Jack’sman

Humoriste, rappeur, acteur, présentateur, chroniqueur : vous avez déjà exploré de multiples domaines. Dans lequel vous épanouissez-vous le plus et pourquoi ? 

Rappeur non ! Il faut que je resitue le contexte.

Quand j’étais jeune, c’est vrai que j’ai beaucoup rappé entre mes 12 et 21 ans.

Après, j’avais arrêté le rap, et je ne sais pas pourquoi, il y a un an, quelqu’un a ressorti cette information.

Donc,  chaque fois qu’elle m’interviewe, toute la presse me parle de rap, mais c’était quand j’étais adolescent. Ce n’est pas quelque chose que j’ai fait longtemps, même si je l’ai bien fait et aimé.

Ce que je préfère dans tout ce que je fais, c’est la scène, même si je commence à faire de la télévision et du cinéma. J’ai fait ce métier pour faire de la scène, pas pour faire autre chose.

Souvent les gens demandent aux humoristes : tu remplis les salles et c’est quoi l’étape d’après ? Non, il n’y a pas d’étape d’après, je suis dans l’étape que je voulais.

Tout ce qui vient après, c’est du bonus. Je n’attends rien d’après.

Si je pouvais juste faire de la scène toute ma vie, dans des salles assez cool et les remplir, cela me suffirait. Pas besoin de faire autre chose. 

Vous êtes actuellement sur scène avec votre spectacle « Ensemble » qui prône la bienveillance et le « Vivre ensemble ». Quels sont les messages forts que vous souhaitez véhiculer avec ce show ? 

Sur ce spectacle-là, qui a été créé avant le confinement, j’avais envie de faire un spectacle un peu plus sociétal que les autres.

J’ai toujours été un artiste engagé, à messages et je voulais qu’il y en ait plus dans celui-là. Je me suis dit : qu’est-ce qui peut être universel ?

C’est le fait d’être ensemble parce que la société est très fragmentée actuellement par plusieurs combats, par plusieurs personnes qui tentent de diviser la société par plusieurs façons de penser.

La seule chose que nous puissions faire de nous-mêmes, c’est être ensemble. Tous les autres combats demandent plus de choses ; que ce soit l’écologie, l’intégration, la lutte contre le racisme, tout cela demande des choses un peu plus fortes que nous.

Mais juste se respecter, s’entraider, même pas besoin de s’aimer en fait !

Parfois les gens veulent forcer les gens à s’aimer, mais il n’y a pas besoin de s’aimer. Juste on se respecte, on s’accepte, cela suffit.

Dans ce message, j’ai envie de dire aux gens : le vrai combat de ce monde, c’est le « Vivre ensemble ». 

Vous avez effectué de multiples passages à l’émission On n’demande qu’à en rire et vous avez notamment remporté la 3ème saison. Comment ces passages vous ont-ils permis d’évoluer dans votre carrière et dans votre prestance sur scène ? 

On n’demande qu’à en rire a été une bonne école. Laurent Ruquier avait eu une idée de génie : prendre plein de jeunes humoristes et les mettre en télévision tous les jours. Il n’y a plus aujourd’hui d’exposition pareille pour les humoristes. On était tous les soirs à l’écran avec des créations de sketchs, donc cela m’a vraiment appris le travail, la rigueur, la création rapide parce que souvent en France, on a ce préjugé d’artiste un peu maudit : pour créer, il faudrait que ce soit « à la Molière » ou « à la Baudelaire ». J’attends que l’inspiration tombe, il faut que j’aille me retrouver moi-même. Ce sont des conneries, en fait !

L’humour, c’est comme le sport ou la musique, c’est des gammes. Plus t’en fais, plus t’es bon. Et grâce à l’émission, on a compris qu’on peut soi-même, en travaillant tous les jours, muscler son cerveau de création et créer. Donc, toutes les personnes qui ont fait cette émission, si vous regardez dans le paysage humoristique, ce sont les plus gros créateurs de matériel, que ce soit Jérémy Ferrari ou Waly Dia. Tous ces gens-là, qui ont des capacités à créer tous les jours, c’est parce qu’ils ont  appris cela dans On n’demande qu’à en rire. Si je devais retenir une chose de l’émission, à part l’argent, ce serait cette capacité de création rapide. 

Avez-vous des anecdotes à nous raconter sur cette émission et les tournages ? 

Donel Jack’sman

Oui ! il y a plein d’anecdotes. Ahmed Sylla, que j’aime beaucoup et qui est comme un petit frère, ramenait dans chaque émission une chicha. Il adore la chicha, Ahmed Sylla, et il n’y a pas une émission où il n’en ramenait pas une. Et Laurent Ruquier qui est très sympa est quelqu’un qui est très timide et qui est, je pense, un peu hypocondriaque, donc il n’aime pas trop le contact. « Nous, pour le faire chier, parfois on lui faisait des câlins. Et Laurent, il déteste, il n’aime pas que l’on entre dans sa zone de protection et nous, on l’énervait à le toucher. Il n’aime pas le contact ! »

Vous avez animé : « La France a un incroyable talent, ça continue ». Quels sont les univers artistiques que vous avez le plus appréciés ?

Donel Jack’sman

Moi, je suis fasciné par tout ce que je ne sais pas faire ! De voir quelqu’un qui rentre dans une boîte, cela me séduit. De voir des couples d’amoureux qui dansent sur des trapèzes, sur une corde, c’est fascinant ! Je me dis que cela demande tellement de travail ! Après, j’étais moins fan des cracheurs de feu. Mais tout ce qui est contorsionniste, cela me fascine et en même temps, cela me met mal à l’aise. Quelqu’un qui se déboîte l’épaule pour rentrer dans une espèce de boîte à chaussures, j’ai mal pour lui. Mais en même temps je suis fasciné, oui ! 

On vous voit régulièrement dans « Tout le monde a son mot à dire ». Au quotidien êtes-vous joueur et compétiteur ? 

C’est un émission qui est produite par Nagui. Quand il m’a appelé, je lui ai dit : écoute,  moi, je viens pour faire des blagues. Cela veut dire qu’aux questions, à une sur deux, je réponds à côté, mais on s’amuse bien et ce que j’aime dans ce jeu, c’est qu’au début j’avais peur de faire trop d’humour et que cela pénalise le candidat. Mais l’équilibre entre humour et bonnes réponses est assez respecté, donc je ne pénalise pas le candidat tout en mettant de la bonne humeur. C’est une émission que je prends beaucoup de plaisir à faire, parce que franchement on s’amuse bien et on est une bonne bande de potes. 

Vous avez participé au « Meilleur Pâtissier spécial célébrités » et récemment vous avez secondé le chef Mory Sacko dans « Cuisine ouverte ». Aimez-vous cuisiner ? 

Si vous avez vu ces deux émissions, vous savez que la cuisine n’est pas mon grand fort ! Et encore, avec Mory, j’aimais bien parce qu’il m’a appris et qu’il était dans la transmission. Dans le Meilleur pâtissier, Mercotte avait donné une recette. Mais je crois que la cuisine, c’est comme les blagues : il y a ce que l’on pense dans la tête, il y a ce que l’on met sur un papier et il y a ce que l’on donne sur scène et ce que le public reçoit. Dans ma tête, mon gâteau était super cool, j’avais mélangé de façon super cool et le rendu … Rires…. Quand tu présentes un gâteau et qu’il y a un silence de deux minutes, soit t’as fait le gâteau de l’année, soit les gens sont dubitatifs et je crois que c’était la deuxième option. 

Quels sont vos projets à venir ? 

Pour ce spectacle-là, il reste une quinzaine de dates de tournée. Il s’arrêtera le 3 avril 2023 au théâtre de l’Atelier, donc ce sera ma dernière date parisienne. Ensuite, je vais partir sur l’écriture d’un nouveau spectacle et puis il y a aussi un petit peu de projets télé qui arrivent et peut-être des projets fictions. Ce n’est pas encore validé, mais moi, je suis sur un triptyque qui serait scène – télé – cinéma. Ce sont trois choses que j’aime et si je peux faire les trois toute ma vie, j’aurais réussi ce que je voulais faire.

Photos du spectacle Ensemble

Journaliste : Laura Cavelius

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